Les matériaux de construction (partie 2) : des procédés moins classiques

Si on veut éviter le béton ou la brique, aujourd’hui, plusieurs solutions s’offrent à nous : bois, structure métallique, paille, chanvre… Les nouveaux procédés ne manquent pas !

Bonne nouvelle, en plus d’être souvent plus écologiques, ces procédés sont aussi compétitifs !

1. L’ossature bois

Après le béton et la brique, le troisième procédé constructif remarquable est l’ossature bois. La structure porteuse n’est plus un mur plein, mais des caissons de bois.

Le bois, en lui-même, n’est pas forcément un excellent isolant (λ = 0.14 à 0.20 W/m.°C selon les essences). Mais l’avantage de cette technique vient du fait que la structure porteuse est creuse : on peut donc la remplir d’un matériau isolant.

La qualité du mur dépendra donc essentiellement de la qualité de l’isolant qu’on mettra dans les caissons. Par exemple, toujours pour un R=5, il faudra :

• Un mur de 15 cm (20 à 25 cm en comptant les finitions intérieur et extérieur) en le remplissant de polyuréthane. Mais c’est un peu « une hérésie » de prendre un isolant pétrolier dans une ossature bois, c’est-à-dire un isolant peu écologique/renouvelable dans une structure qui l’est !
• 20 cm (30cm en tout) avec de la laine de verre, du polystyrène ou de la ouate de cellulose (le puriste que je suis préfère la ouate de cellulose, plus écologique).
• Un peu plus épais encore pour les super puristes qui voudraient mettre de la paille ou de la laine de mouton.

Et si on prend un mur de 50 cm au total (comme avec le béton ou la brique), en y incorporant de la ouate de cellulose, on obtient R=10 ! C’est ce que j’ai sur ma maison passive.

Thermiquement, le bois est donc très supérieur au béton et à la brique. De plus, il présente les avantages suivants :

• Peu d’énergie de fabrication.
• Un bilan CO2 négatif (construire en bois fait baisser la quantité de CO2 dans l’atmosphère … à condition que la forêt soit bien gérée).
• Bonne gestion de l’humidité dans les murs.

Reste que nombre de personnes ne sont pas persuadés par :

• La solidité
• La tenue dans le temps
• La tenue au feu

Mais personnellement, je fais partie des convaincus ! Les Scandinaves construisent leurs maisons en bois depuis des milliers d’années dans des climats plus difficiles. Pourtant, ils ont aussi accès au béton !

2 .Des matériaux de constructions… pour sortir du cadre !

Évidemment, la construction ne s’arrête pas aux parpaings, aux briques et à l’ossature bois. Il y a beaucoup d’autres méthodes. Je ne peux pas en faire une liste exhaustive, mais en voici tout de même quelques-unes.

2.1. La structure métallique

Ça choque pour des logements ? Pourtant, c’est une alternative très efficace. En effet, comme pour l’ossature bois, lorsqu’on fait une structure porteuse en poutres métalliques, les « murs sont vides », on peut donc les remplir d’isolants.

Ainsi, il est tout à fait possible d’obtenir un bâtiment très basse consommation, voir passif, avec des murs d’une épaisseur raisonnable.

L’autre avantage de la structure métallique est d’avoir une grande liberté architecturale sans être gêné par des murs porteurs.

2.2. Structure bois (poteaux poutre)

Une variante de l’ossature bois : on reprend l’idée de la structure métallique poteau/poutres, mais on la fait en bois !

C’est un procédé constructif très apprécié des puristes de matériaux écologiques et des adeptes de l’auto-construction. En général, les « vides » entres les poutres sont comblés avec des isolants écologiques :

• Paille
• Laine de mouton
• Chanvre
• Liège…

Ici encore, il est possible d’atteindre de très hautes performances thermiques avec des murs peu épais.

2.3. Le bloc de chanvre

Construire une maison en parpaings, c’est classique, mais si ce parpaing était fait de chanvre ?

Maintenant, c’est possible !

Le parpaing de chanvre, moins solide que le béton, nécessite une petite ossature bois porteuse.

Par contre, les performances thermiques des blocs de chanvres sont très supérieures à celles du béton classique : leur coefficient de conductivité est : λ = 0.075 W/m.°C (comme le béton cellulaire).

Si on a un mur en bloc de chanvre de 30 cm d’épaisseur (c’est un des standards), pour obtenir un mur avec une bonne résistance thermique, soit R=5, il faut malheureusement ajouter encore 4 cm de laine de verre (ici ce serait un sacrilège de mettre de la laine de verre, alors disons 5 cm de laine de bois).

Conclusion

Personnellement, je pense que la priorité n°1 est la performance énergétique. Je ne suis donc pas allergique au béton s’il s’accompagne d’une bonne isolation. Évidemment les matériaux écologiques et sains sont un plus. Mais il faut garder à l’idée que pour la planète, il vaut mieux une maison bien isolée qu’une passoire en matériaux écologiques.

Follow