En juin 2015, le commissariat au développement durable à publié une étude sur la consommation énergétique des ménages français. Une occasion pour moi de comparer ces chiffres à ceux de la maison passive.
3200 € d’économisés sur la facture d’énergie de notre maison passive
Afin de réaliser la comparaison la plus réaliste, j’ai pris les chiffres de consommation au m² des maisons individuelles de plus de 150 m². Je trouve dans le rapport une consommation moyenne en France de 0,013 Tep (tonne équivalent pétrole) par an et par m² soit 151 kWh/an/m².
Mon logement passif fait 167 m² pour une consommation totale de 3100 kWh/an. Le même logement dans la moyenne française consommerait 25 200 kWh. L’économie d’énergie est donc pour notre maison passive de 22 100 kWh.
Actuellement, le prix de l’électricité étant de 14,67 €/kWh TTC, notre maison passive permet d’économiser 3200 € par an.
Soyons tout de même plus précis dans la comparaison ! Il existe des disparités régionales de consommation compte tenu des différents climats. Par ailleurs, notre maison a été construite en 2010. Je préfère donc la comparer aux logements d’après 2006 construits en zone climatique H1 (Haute Normandie).
- Les maisons récentes permettent une réduction de 25 % de consommation d’énergie par rapport à la moyenne nationale.
- Par contre, les maisons située en zone climatique H1 consomment 6,5 % de plus que la moyenne nationale.
Les chiffres de consommations de notre maison passive sont donc à comparer à 25 200 kWh x 0,75 (maison récente) x 1,065 (Haute Normandie) = 20 100 kWh
Mon économie d’énergie est donc de 17 000 kWh par rapport à une maison de la même époque en Haute Normandie. Cela ramène mes économies d’énergie en 2500 €/an !
Rentable ou pas la maison passive ?
Faire des économies d’énergie, même substantielles, c’est très bien. Mais couvrent-elle le surcoût à la construction ? Une petite étude à long terme s’impose. Pour cela, il faut prendre plusieurs paramètres en considération.
En premier lieu, il faut se demander si le surcoût est financé comptant ou via un prêt. Pour ma part, j’ai un prêt sur 15 ans à 3,5% (c’est un peu faux, car j’ai renégocié et modulé mes échéances pour optimiser, mais on va prendre cette moyenne). Il faudra donc que je comptabilise les intérêts de l’emprunt.
Ensuite, il faut savoir s’il y a des aides publiques : pour ma part, à l’époque, j’avais le droit au crédit d’impôt développement durable sur les panneaux solaires et la cuve de récupération d’eau de pluie, ainsi qu’un crédit d’impôts de 40% des intérêts d’emprunt sur 7 ans.
Enfin, pour ma part, j’ai bénéficié d’une aide PREBAT de la Haute Normandie de 34 000 €.
Finalement, une des grandes inconnues, c’est l’évolution du prix de l’électricité. Sur les 10 dernières années, je l’ai relevée à 4,5 % en moyenne. En effet, EDF nous dit souvent que c’est 1 ou 2 %, mais il faut compter aussi la hausse de l’abonnement, la hausse de la CSPE ou encore celle de la TVA !
Pour être plus juste, j’ai fait des simulations avec 3, 4 et 5%. J’ai aussi regardé l’influence du prêt et des aides.
On constate que le retour sur investissement brut (hors aides et financement par l’emprunt) est compris entre 22 et 27 ans. Si on tient compte du prêt, le retour sur investissement peut être aller jusqu’à 30 ans. Pour ma part, en bénéficiant d’aides, mon retour sur investissement sera compris entre 20 et 24 ans.
Cela peut paraître long, mais la durée de vie d’un logement est nettement supérieure à 30 ans (elle est plutôt de 100 ans). Sur sa durée de vie, la maison passive est donc systématiquement rentable. Notons qu’aujourd’hui, la différence de prix entre la maison passive et la maison classique s’est largement réduit, le retour est donc nettement plus court.
Notons enfin qu’il est très probable que dans les années à venir, les maisons qui consomment moins bénéficient d’une survalorisation sur le marché immobilier pour leurs qualités thermiques et leur confort. Si je tiens compte d’une surcote de 10% seulement à la revente, mon retour sur investissement passe entre 17 et 19 ans. A 15%, on tombe autour de 15 ans !
Par comparaison, un retour sur investissement de 15 ans équivaut à un placement à 4,7% ! L’investissement dans une maison passive est donc rentable à long terme !
Économie ou confort, je n’ai pas choisi !
Au delà de l’aspect purement pécuniaire de l’histoire, il faut toujours se rappeler, qu’une maison c’est avant tout pour essayer d’y vivre le plus confortablement possible.
Jusqu’alors, pour gagner en confort, il fallait payer plus cher à l’achat (ou à la construction) et à l’utilisation via les factures d’énergies (eau chaude, climatisation, chauffage, luminosité… tout cela à un coût au quotidien). L’avantage que je perçois dans notre maison passive, c’est que le confort est considérablement accru par rapport à une maison classique et en même temps, nous réalisons des économies d’énergie.
Aujourd’hui, il n’est plus nécessaire de choisir entre une facture basse combinée au froid et à l’humidité et une facture élevée combinée au confort. Les deux peuvent se mener de front.
Pour conclure, lorsqu’on compare la maison passive au foyer moyen en France, on y constate un gain à plusieurs niveaux :
- Des économies d’énergie qui compensent le surcoût dans le temps ;
- Un meilleur confort
- Un bâtiment compatible avec la transition énergétique et les normes futures.
Vous souhaitez faire construire une maison passive en Normandie ou rénover votre habitat en Normandie, contactez moi, je peux vous aider.
(5 commentaires)
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Mathilde
7 novembre 2015 à 16 h 33 min (UTC 1) Lier vers ce commentaire
Avec des appels quasi quotidien pour nous proposer de devenir producteur d’électricité, je me penche de plus en plus sur le sujet et afin d’être le plus précis dans ma réflexion : voilà j’habite avec ma famille de 5 personnes dans la zone climatique h2b dans une maison individuelle construite en 1995 et chauffée au bois. Pensez-vous qu’un panneau solaire aérothermique serait une solution ?
admin
7 novembre 2015 à 16 h 50 min (UTC 1) Lier vers ce commentaire
Ma réponse est simplement non. Surtout pas de solaire aérothermique avant d’avoir étudier les choses plus en détails. Écrivez moi dans la rubrique contact si vous voulez un peu de conseils personnalisés.
Tom
25 novembre 2015 à 12 h 27 min (UTC 1) Lier vers ce commentaire
J’aime bcp votre honnêteté admin
Claryn Isys
16 décembre 2015 à 20 h 51 min (UTC 1) Lier vers ce commentaire
Bonjour Admin,
Je suis intrigué par l’impact de la qualité du matériau utilisé, sur la consommation annuelle en énergie. Vous semblez assez outillé pour en faire des estimations. Voila, j’ai une maison en brique isolante, et de 110 m2 où vivent 4 personnes. J’ai choisi ce matériau pour la construction de ma maison il y’a une année, grâce aux conseils reçus sur climamur.fr. Ces derniers m’ont en effet suivi tout au long du processus de construction. J’y ai fait installer des panneaux voltaïques comme Mathilde. Mais la réponse que vous lui avez donné me laisse croire que la combinaison que j’ai choisi (brique isolante + panneau voltaïque) ne me sera pas très bénéfique.
S’il vous plaît, pourriez-vous m’aider à faire une estimation de ma consommation énergétique ? Je vous en donnerais tous les détails de ma dépense énergétique et de mon prêt échelonné sur 15 ans.
J’attends impatiemment votre réponse,
Merci d’avance,
admin
17 décembre 2015 à 10 h 28 min (UTC 1) Lier vers ce commentaire
Estimer vos consommations n’est pas simple comme cela à distance, sans vous connaître, sans connaître votre maison et sans connaître votre zone d’habitation. La meilleure estimation, c’est le relevé des compteurs à l’usage.
Cependant, quelques éléments de réponses : premièrement, aucune brique n’est isolante. L’appellation « brique isolante » n’est que pur marketing. En effet, une brique dite isolante est juste 10 fois moins isolante que les isolants classiques (laines minérales, polystyrènes ou isolants naturels). Et elle n’est que 3 fois plus isolante que le parpaing. Bref, il est préférable de mettre un parpaing pas cher et pas épais avec une grosse épaisseur d’isolant à côté, qu’une brique en monumur. C’est un non-sens de mélanger la partie structure et la partie isolation.
Second point : l’ajout de production d’énergie renouvelable. A mon sens, l’énergie la plus efficace et la moins polluante est celle que nous ne consommons pas. Bref, une maison qui ne serait pas passive avec des panneaux solaires dessus. C’est où bon coup financier, mais un non sens pour la nature. Par ailleurs, si les panneaux solaires sont fabriqué dans un pays à forte proportion de charbon dans leur mix énergétique (Allemagne, Etats Unis, Chine), les émissions de CO2 liées à leur fabrication seront supérieures aux CO2 qu’ils éviteront durant leur utilisation. Bref, le panneaux solaire 100% oui… si c’est un panneau Français sur une maison passive.