Bien isolée et étanche à l’air, une maison passive nécessite, en conséquence, un système de ventilation irréprochable. Tout l’enjeu est de renouveler l’air sans perdre la chaleur.
1. Nous polluons l’air de la maison.
C’est un fait avéré à l’extérieur, l’être humain pollue ! A l’intérieur, c’est aussi vrai :
- Notre respiration dégage du CO2 et de la vapeur d’eau, alors que nous pompons de l’oxygène. En milieu confiné, cela peut vite tourner à l’asphyxie.
- Nos activités d’hygiène et de cuisine dégagent beaucoup de vapeur d’eau.
- Si nous faisons la cuisine au gaz, nous rejetons du CO2.
- Les meubles, la cuisine, les ordinateurs, etc. dégagent toute sortes de gaz plus ou mois nocifs.
Enfin, une conséquence de la vapeur d’eau : l’apparition de moisissures qui, outre le côté sale et peu esthétique, dégagent elles aussi des gaz nocifs.
Bref, il faut absolument renouveler l’air de la maison !
2. Renouveler l’air en pratique dans un logement normal…
Dans la vie de tous les jours et dans tous nos logements, nous renouvelons l’air via :
- L’ouverture des fenêtres
- Une VMC
L’ouverture des fenêtres présente des inconvénients majeurs :
- Forte perte de chaleur en hiver ;
- Difficile à faire par temps de pluie ;
- Pas d’assurance que tout l’habitat est bien ventilé ;
L’ouverture des fenêtre est donc très agréable certaines jours, mais non suffisante en générale.
La VMC est traditionnellement une simple flux, maintenant toujours hygroréglable. Le principe : dans les pièces d’eau (cuisine, salle de bain, WC), on extrait l’air vers l’extérieur. Cette air est remplacé par l’air sec des pièces voisines via les portes et les serrures. De proche en proche, l’air neuf provient de l’extérieur de la maison, via :
- Les fuites d’air classiques du logement (serrures, cadres des huisseries, éventuellement grilles d’aération, conduits de hotte et de cheminée…)
- Éventuellement les mortaises au dessus des fenêtres.
Deux problèmes se posent avec une VMC :
- L’air neuf, vient directement de l’extérieur, il est donc froid en hiver.
- Dans une maison passive, il y a étanchéité à l’air. Bref, la maison se retrouverait en dépression.
Quel ventilation pour une maison passive ?
3. VMC – Double Flux – Thermodynamique – Puits canadien !
Trois système en un ! Le renouvellement de l’air de notre maison passive est assuré par une triple système :
- Une VMC double flux : c’est à dire que le flux
entrant traverse une échangeur thermique ou il croise le flux sortant. Le flux sortant (alors àla température du logement) réchauffe le flux entrant (alors à la température extérieur). Cela permet de gagner quelques degrés. Pour assurer une balayage complet de la maison, les bouches d’air sortant sont toujours dans les pièces d’eau. Les bouches d’air nouveau sont dans les autres pièces.
- Une pompe à chaleur : c’est une pompe à chaleur air/air un peu particulière. En effet, elle ne prend pas la chaleur à l’extérieur, mais dans le flux d’air sortant. Plus gourmand en énergie que l’échangeur
de la double flux, le système de pompe à chaleur permet de rejeter de l’air en dessous de zéro et d’insuffler de l’air neuf jusqu’à 40°C. C’est à la fois le chauffage et le renouvellement de l’air.
- Un puits canadien ; notre puits canadien est un peu particulier car il fonctionne non pas avec un circuit d’air, mais un circuit d’eau glycolé. Il vient préchauffer l’air à l’entrée de la maison en hiver et la rafraîchir en été.
Voyons plutôt une explication en vidéo : avec le principe de fonctionnement de la VMC double flux, du puits canadien et de la pompe à chaleur.
Dans un prochain article, nous verrons aussi le traitement des ponts thermiques de notre maison passive.
N’oubliez pas de consulter les autres articles sur la maison passive :
- Conception de la dalle
- Conception des murs
- Conception du toit
- Conception des huisseries extérieures
- Étanchéité à l’air
- Les ponts thermiques
- Les trucs en plus
- Consommations en 2013
- Consommations en 2014
- Définition de la maison passive.
Vous souhaitez faire construire une maison passive en Normandie ou rénover votre habitat en Normandie, contactez moi, je peux vous aider.
(2 commentaires)
Hervé Renault
4 août 2014 à 11 h 58 min (UTC 1) Lier vers ce commentaire
C’est très bien mais l’étanchéité ne risque-t-elle pas de se dégrader avec le temps parce que les matériaux (bois, en particulier) travaillent, se déforment ?
admin
4 août 2014 à 16 h 07 min (UTC 1) Lier vers ce commentaire
C’est un risque effectivement. Le bois est néanmoins plus fiable que le béton, qui « casse » via des fissures. Les adhésifs qui assurent la l’étanchéité entre les caissons de bois sont sensés avoir une durée de vie supérieur à 20 ans et sont souples. Maintenant, les niveaux actuels d’étanchéités sont tels qu’une dégradation laissera tout de même à la maison des niveau de performance très acceptables.