Imaginez, c’est l’hiver, dehors, il pleut, il fait froid. Et vous, vous êtes chez vous, relax, il fait 20°C, vous profitez du confort. Normal ? Une bonne partie de la population française vit cela… Sauf que là, il n’y a aucun radiateur dans la pièce, pas de chauffage au sol, rien… Bref, vous ne faites pas le choix entre le confort et le porte monnaie… Surréaliste ? Non, nous sommes dans une maison passive.
1. Une Maison passive ?
C’est un concept développé en Allemagne dans les années 80-90. L’objectif : enlever tous les systèmes de chauffage de la maison sans perdre en confort. Après quelques années de recherches, les Allemands on pu définir un label passif : Passivhauss.
Les critères sont assez simples :
- Besoins en chauffage < 15 kWh/(m².an)
- Étanchéité de l’enveloppe : n50 ≤ 0,6 h-1
- Besoins en énergie primaire totale (électroménager inclus) < 120 kWh/(m².a)
Qu’est ce qui se cache derrière ces chiffres barbares ?
- 15 kWh/(m² et par an) : c’est l’équivalent 1,5 L de gasoil pour chaque m², chaque année. Ou encore, pour une maison de 100 m², c’est un radiateur qui fonctionne pendant 15 heures (pour l’année) !
- L’étanchéité à l’air* est une chose plus technique. En fait une grande partie des pertes d’une maison proviennent des fuites d’air. Il y a donc une norme correspondante.
- Besoin en énergie primaire total : c’est la consommation totale de la maison. Mais attention, l’énergie primaire, c’est les besoins à la source. Par exemple, pour l’électricité, il faut compter ce qu’a consommé la centrale et non ce qui s’affiche sur votre compteur EDF. Pour une maison de 100 m², qui n’a que l’électricité comme source d’énergie, 120 kWh/(m².an), implique qu’il faut que le compteur EDF ne dépasse pas 5000 kWh chaque année !
*L’étanchéité à l’air : pour être plus performante, une maison doit éviter d’avoir trop de fuites d’air. En effet, les fuites sont un apport d’air froid et d’inconfort.
2. Pourquoi « Passive » ?
Le mot « passif » est souvent connoté négativement. Le passif est le faignant ! L’actif, lui produit pour la société.
Pour l’habitat, le terme « passif » est utilisé de manière positive. La performance de la maison ne vient pas d’éléments actifs (on entend par là les pompes à chaleurs, panneaux solaires et autres énergies renouvelables… Je ferai prochainement un article sur les éléments actifs et passifs), mais d’éléments intrinsèques, immobiles.
Concrètement, la maison passive repose sur deux piliers passifs principaux :
- L’isolation qui empêche la chaleur de sortir.
- Les apports solaires passifs qui viennent compenser pertes minimes sur l’isolation. Ce sont eux qui rentrent par les fenêtres et réchauffent sans passer par des panneaux sur le toit.
3. Comment ça marche une maison passive ?
Quels sont les techniques qui vont être employées pour obtenir une maison passive ?
3.1. L’isolation.
Une maison passive est en premier lieu une maison très bien (voir parfaitement) isolée. Attention, l’isolation ce n’est pas que la laine de verre dans quelques murs, il faut mettre en place une stratégie complète :
- Les murs : bien sûr, toutes les parois dites opaques (murs en oppositions aux parois transparentes comme les fenêtres) doivent comporter une forte épaisseur de matériaux isolants (quels qu’ils soient, du polystyrène à la laine de mouton).
- Les toits : trop souvent oubliés, c’est la 1ère source de déperdition de chaleur dans les habitations ! Que ce soit sous pente ou au dessus du dernier plafond, l’isolation du toit est PRI – MOR – DIALE !
- Les huisseries extérieures : elles doivent elles aussi subir un traitement fort en termes d’isolation. On pense bien évidement aux fenêtres et notamment au triple vitrage, mais il est aussi important d’avoir des encadrements parfaitement isolés. De plus, il faut aussi penser aux portes extérieures ; non seulement elles doivent être réalisées en matériaux isolants, mais il faut aussi faire attention aux pertes dues aux serrures et aux jointures avec le bâti.
- Les planchers bas : certes moins importants que les murs et les toits en termes de pertes thermiques, ils ne sont pas à négliger.
- Les ponts thermiques* : Assez méconnus et souvent non traités dans les bâtiments traditionnels, les maisons passives doivent être irréprochables sur le sujet. Les différents points à traiter sont : les jonctions mur/plancher, les gaines électriques, les angles, les éventuels balcons et les jonctions avec les huisseries.
*Ponts thermiques : il s’agit des pertes de chaleur par des éléments intérieurs de la maison en contact avec l’extérieur. Par exemple : le planche de l’étage, les balcons, les gaines électriques.
3.2. L’étanchéité à l’air
Ce point est encore très méconnu et très mal maîtrisé en France. Pour construire une maison passive, il est incontournable.
Pourquoi ? La maison, peut être parfaitement isolée, s’il y a des fuites d’air, l’isolation perdra tout sont intérêt. En effet, le froid pourra rentrer dans la maison par ces fuites.
Pour voir l’effet de ces fuites, faites le test dans une maison classique : mettez la main près d’une serrure ou du bord d’une fenêtre, vous sentirez certainement un souffle d’air froid qui entre. Si les gaines sont accessibles, faites le même test avec l’arrivée des gaines électriques.
Enfin si vous n’êtes pas convaincus, regardez des vidéos faites avec une caméra thermique comme ici.
3.3. La ventilation
Une fois la maison étanche à l’air… On risque l’asphyxie ! En effet, les occupants de la maison, en respirant, rejettent du CO2 et de l’eau. En quelques heures d’occupation, l’air d’une maison étanche deviendrait toxique.
Il faut donc renouveler l’air… mais sans perdre la chaleur. Sinon inutile de s’être au préalable, occupé des fuites d’air. C’est ici qu’intervient la VMC (pour Ventilation Mécanique Contrôlée). Mais, tout le monde en a une, non ?
Oui, mais pour faire une maison passive, il en faut une bien particulière : la VMC double flux. And what is that ?
Une VMC classique fonctionne en aspirant l’air de la maison (en général dans les pièces humides comme la salle de bain ou la cuisine) et en le rejetant dehors. L’air aspiré est remplacé par l’air extérieur issu des fuites d’air de la maison. Toutefois, nous avons vu que ces fuites étaient proscrites dans la maison passive. La VMC classique n’est donc plus une bonne idée.
La VMC double flux, comme son nom l’indique est une VMC qui d’une part aspire l’air intérieur saturé en eau et en CO2 comme pour la VMC classique, mais d’autre part, elle souffle à l’intérieur de l’air sain venu de l’extérieur. Le coup de maître de cette VMC double flux, c’est que les 2 flux se croisent dans un échangeur* : ainsi, l’air sain mais froid venant de l’extérieur va se réchauffer au contact de l’air vicié mais chaud de la maison avant d’arriver dans les pièces. Et là Bingo ! On remplace l’air, en ne perdant pas toute la chaleur de la maison.
Pour aller encore plus loin, les maisons passives sont en général équipées d’une VMC double flux thermodynamique. Elle permet via une pompe à chaleur d’éviter encore davantage les pertes dues au renouvellement de l’air.
De plus, il est possible d’améliorer encore le système en ajoutant un puits canadien.
*Un échangeur va permettre d’échanger la chaleur sans qu’il y a ait contact direct entre les deux flux. Par conséquent, l’air sain n’est pas pollué par l’air vicié en se réchauffant.
(2 commentaires)
équipé vous auprès de ce Fabricant de porte-clés
29 janvier 2014 à 14 h 44 min (UTC 1) Lier vers ce commentaire
C’est très intéressant. Le confort sans se ruiner c’est un véritable rêve non? Ici on investit une fois durant la réhabilitation et puis c’est bénéfice totale.
compte offshore
21 mars 2015 à 12 h 51 min (UTC 1) Lier vers ce commentaire
merci pour ces explications.Pour résumer, on fait on investit pour avoir des bénéfices et des économies dans le futur.J’aime bien ce concept de maison passive car la chaleur est bien gardée ce qui est excellent