La rénovation thermique de l’habitat peut coûter cher. Ce n’est pas souvent le cas, mais il peut arriver que l’on atteigne des niveaux d’investissement de l’ordre des 20 000 €. De telles sommes ne sont pas directement à la portée de toutes les bourses.
Il existe pourtant une solution pour financer son amélioration ! Ces travaux génèreront des économies d’énergie qui sur le long terme ne sont pas négligeables !
On ne paye les travaux qu’une seule fois… les factures tous les mois
Nous l’avons déjà vu dans d’autres articles, si la facture d’énergie n’est pas très élevée chaque mois, le cumul sur le long terme, en tenant compte de l’augmentation des prix (que ce soit le gaz, l’électricité ou le fioul), peut devenir impressionnant.
Selon l’INSEE, la facture d’énergie moyenne pour le logement en France en 2006 était de 1800 € dont les deux tiers sont consacrés au chauffage ! Les chiffres peuvent varier sensiblement d’une étude à l’autre et la moyenne masque de fortes divergences. Il n’en demeure pas moins que le foyer français moyen dépense donc chaque année 1200 € pour se chauffer !
Sans tenir compte de l’inflation, en 15 ans ce sera 18 000 € qui seront partis en chauffage. En admettant que le prix de l’énergie augmente de 4% par an, le chiffre monte à… 24 000 €.
Et les travaux ? A combien reviennent-ils ?
Comparer le prix des travaux et celui des économies d’énergies
Évidemment, les chiffres sont très variables d’un cas à l’autre, mais en première approche, il est possible d’estimer le prix d’une très bonne rénovation thermique à 200 €/m² habitable.
A ce prix que peut-on obtenir ? Pour un logement mal (ou non) isolé, ces travaux permettront de diviser par quatre la consommation de chauffage !*
*Actuellement la consommation moyenne serait aux alentours de 200 kWh/an.m². Les travaux amèneront à une consommation de 50 kWh/an.m². Attention car ces chiffres peuvent varier selon les cas.
La surface moyenne des logements en France est estimée en 2006 à 90 m² selon l’INSEE (mettre le lien). Ainsi sur un logement moyen, on aurait les chiffres suivants :
- Travaux d’isolation : 200 € x 90 m² = 18 000 €.
- Économies d’énergie annuelle : 3/4 x 1200 € = 900 €/an soit 5% du prix des travaux.
Il est très probable que les prix de l’énergie montent dans le futur. J’estime que la hausse serait en général de 4%/an (je me trompe peut être, mais ça me paraît être une bonne base de calcul : l’inflation moyenne est autour de 2%, mais l’énergie devenant une denrée rare, il est fort probable que sont prix monte plus vite que le reste).
Quel sera alors le cumul des économies d’énergies ? Le tableau suivant en permet l’évaluation :
Economie annuelle | Economie cumulée | |
Année 1 | 800.00 € | 800.00 € |
Année 2 | 832.00 € | 1 632.00 € |
Année 3 | 865.28 € | 2 497.28 € |
Année 4 | 899.89 € | 3 397.17 € |
Année 5 | 935.89 € | 4 333.06 € |
Année 6 | 973.32 € | 5 306.38 € |
Année 7 | 1 012.26 € | 6 318.64 € |
Année 8 | 1 052.75 € | 7 371.38 € |
Année 9 | 1 094.86 € | 8 466.24 € |
Année 10 | 1 138.65 € | 9 604.89 € |
Année 11 | 1 184.20 € | 10 789.08 € |
Année 12 | 1 231.56 € | 12 020.64 € |
Année 13 | 1 280.83 € | 13 301.47 € |
Année 14 | 1 332.06 € | 14 633.53 € |
Année 15 | 1 385.34 € | 16 018.87 € |
Année 16 | 1 440.75 € | 17 459.62 € |
Année 17 | 1 498.38 € | 18 958.01 € |
On voit qu’en 17 ans, les travaux sont amortis !
Mais on ne dispose pas facilement de 18 000 € en cash !
Et non, mais c’est là qu’intervient le financement ! Les prêts sont faits pour étaler un gros achat dans le temps. Il faut donc aller voir les banques !
Par exemple, avec un prêt sur 15 ans avec un TEG (taux effectif global) de 4% et un remboursement calqué sur les économies d’énergies soit une mensualité de 800 €/12 mois = 67 €/mois, on peut emprunter 9000 € soit la moitié des travaux ! Mais ce n’est pas tout, car dans ce cas, on ne tient pas compte du fait que les prix de l’énergie augmenteront.
Si on tient compte de l’augmentation de l’énergie, il faudra faire un petit effort d’épargne de quelques euros au début, et on pourra donc rembourser 89 €/mois. On peut alors emprunter 12 000 € soit les deux tiers du montant des travaux.
Enfin, les économies d’énergies ne s’arrêtent pas au bout de 15 ans. Pourquoi ne pas emprunter sur 20 ans ? Il est alors possible d’emprunter 16000 €. L’apport en cash ne sera plus alors que de 2000 €.
Et pour aller plus loin
Les chiffres cités au dessus sont calculés sans aucune aide au financement, si on ajoute :
- Les aides régionales (comme le Chèque Énergie proposé en Haute Normandie).
- Les crédits d’impôts
- Les éco prêt à taux zéro
- Les prêt patronaux (vous y avez peut-être droit, demandez à votre employeur).
Il est alors possible de financer les travaux sans aucun effort de votre part !
(1 commentaire)
maulerconstructions
11 septembre 2014 à 14 h 38 min (UTC 2) Lier vers ce commentaire
Votre article est très intéressant ! Il permet de bien comprendre la contrepartie de chaque décision que l’on prend par rapport aux économies d’énergies et à la rénovation!