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Avr 21

Un mix électrique 100% renouvelable en 2050 selon l’ADEME : possible mais… (1/2)

 
Un mix électrique 100 % renouvelable en France à l’horizon 2050 : le scénario est possible a un coût raisonnable selon une étude de l’ADEME présentée en ce mois d’Avril 2015. Qu’en est-il ? Ce scénario, est possible, souhaitable… mais je m’interroge, est-il prioritaire dans la transition énergétique ?

Par éolien panoramique

Un mix électrique 100% renouvelable cela veut dire quoi ?

 

L’idée de l’étude de l’ADEME est de voir si les capacités renouvelables sont suffisantes pour couvrir les besoins électriques Français en 2050. Cela veut dire :

  • Produire suffisamment ;
  • Produire au bon moment ;
  • Réaliser et stocker des surplus pour palier les intermittences ;

 

Par ailleurs, le rapport part d’une hypothèse de consommation relativement constante de l’électricité en France d’ici 2050.

 

Comment se décompose un tel mix électrique ?

Dans le Scénario de base :

  • 63% éolien ;
  • 17 % solaire ;
  • 13 % hydraulique (barrages) – c’est à peu près le cas aujourd’hui ;
  • 7 % renouvelables thermiques (bois, biogaz, géothermie…)

 

Ce scénario impliquant la nécessité d’installer environ 25 000 éoliennes en plus des 5000 existantes, il risque de butter sur l’acceptation de la population (c’est dommage, on il faut accepter l’opinion publique).

 

D’autre mix ont donc été étudiés pour palier ce problème, notamment en faisant une part plus importante au solaire photovoltaïque en toiture.

 

Vous pouvez trouver le rapport complet ici !

Parc éolien du bois Cheneau

 

Un mix électrique 100 % renouvelable :  les enjeux !

 

« En France, on n’a pas de pétrole mais on a des idées », la phrase inlassablement ressassée lors des chocs pétroliers des années 70. En fait, en France on a surtout eu une idée : construire des centrales nucléaires !

 

En fait, le programme nucléaire en France n’a rien changé sur le pétrole qui fait avancer les voitures ! Par contre, il a sorti la France du charbon. Au niveau changement climatique, c’est louable. Mais cela pose de nombreux autres problèmes.

 

Evidemment, il y a les risques et les déchets radioactifs, mais surtout, il y a le mur nucléaire annoncé. En effet, les 58 centrales nucléaires ont été construite grosso-modo entre 1970 et 1990 et prévues pour durer 25 ans… enfin à l’origine, on est maintenant passé à 40 ans. Cela implique qu’entre 2010 et 2030, il va falloir trouver une solution. Et on a déjà perdu 5 ans !

 

Quelles sont les solutions ?

  • Prolonger les centrales actuelles. Mais pour combien de temps et à quels coûts ?
  • Construire de nouvelles centrales ? Les exigences de sécurités postérieures à l’accident de Fukushima rendent le coût important. On le voit sur la construction du réacteur EPR de Flamanville.

Ces solutions de conserver une large part du nucléaire en France se heurtent aux coûts, mais aussi à l’acceptation de la population… Ainsi qu’aux problèmes techniques liés au démantèlement.

Vues aériennes du CNPE de Civaux

La mise en valeur d’un scénario 100 % renouvelable à l’horizon 2050 a des coûts acceptables est donc parfaitement souhaitable pour sortir du nucléaire.

 

Par contre, je met un bémol sur le changement climatique !

 

L’électricité… c’est 25 % du problème !

 

Chauffe eau solaire - maison passiveOn a trop tendance à confondre électricité et énergie. L’électricité, représente environ 1/4 des besoin énergétiques. Les autres besoins sont les suivants :

  • Les besoins en termes de transport et de mobilité qui représentent 1/3 de la consommation d’énergie et qui dépendent à 98% du pétrole ;
  • Les besoins non électriques des bâtiments (chauffages et eau chaude en grande partie) ;
  • Les besoins non électrique de l’industrie (chaleur, mobilité interne) ;
  • Les besoins non électriques de l’agriculture (chaleur, machines agricoles, fabrications d’engrais) ;

 

 

 

 

Le gros problème est que les besoin énergétique non électriques dépendent très fortement des énergies fossiles et présentent trois inconvénients majeurs :

  • Ils sont émetteurs de CO2 et donc participent du réchauffement climatique ;
  • Ils sont importés en quasi-totalité et coûtent très cher à la France ;
  • Ils ne sont pas inépuisables (sauf à revenir au charbon) ;

 

Il convient donc de s’interroger sur les priorités à engager.

 

Réduire le CO2 ou réduire le nucléaire ?

 

S’engager sur un mix électrique 100 % renouvelables est très intéressant dans les pays dont l’électricité est majoritairement produite au charbon. En effet, les renouvelables se substituant au charbon, cela permet de réaliser de gros gains sur les émissions de CO2.

En France, le mix 100% renouvelable se substituant au nucléaire, l’impact climatique serait moindre.

 

Tout est une question de savoir la priorité entre le climat et le risque nucléaire.

 

Dans le prochain article, nous verrons s’il n’existe pas une meilleure affectation des énergies renouvelables.

 
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