Débat sur les éoliennes suite à un commentaire

Dans  un article précédant, je parlais des mensonges mis en place par les détracteurs de l’éolien. Évidemment, cela fait réagir, voici le commentaire que j’ai reçu :

« bonjour
votre intervention est intéressante mais, vous parlez bien de l’éolien industriel?
alors pourquoi vous ne parlez pas des risques sur la santé des humains à proximité de ses sites? Pourquoi l’académie de médecine en France demande de mettre ces installations à 1,5km
des premières habitations ?
vous avez vu ce dvd d’ habitants qui témoignent de leur voisinage avec des éoliennes industrielles dans le Lévézou Aveyron ?
Je pense que la façon dont tout ce binz nous est vendu n’est pas si écologique et si propre que ça; je retrouve des similitudes de ventes et de propagandes à l’ époque de la mise en place du nucléaire. En fait j’ai l’étrange sentiment que l’on demande au gens de faire un choix entre un cancer et le sida

cordialement

témoignage d’une personne qui était dans le renouvelable
une autre vue…. »

Afin de faire avancer le débat, je me permets donc ici de répondre précisément.

L’Académie de Médecine recommande de mettre les éoliennes à 1,5 km des habitations.

Ce rapport de l’Académie de Médecine de 2006 recommandait d’éloigner les éoliennes à plus de 1,5km de tout habitation pour des raisons de bruit. Autrement dit, compte tenu de la densité d’habitation, l’Académie de Médecine considérait qu’il fallait tout simplement interdire l’éolien en France… En 2008, l’AFSSET a démenti ce rapport en conseillant une étude au cas par cas.

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Compte tenu des études acoustiques et des retours d’expériences réalisés dans le monde entier depuis 2006, il s’avère que l’AFSSET a raison. Par endroit, il est possible de mettre des éoliennes tout près des habitations, à d’autre, il faut s’éloigner au delà de 1,5km. Seule une étude préalable sur le terrain peut le dire. Et cette étude est systématiquement réalisée dans les études d’impact avant chaque installation de parcs éoliens.

Mais revenons sur le bruit des éoliennes. Comme pour tout émetteur de bruit, le puissance sonore diminue avec l’éloignement, il faut donc savoir où on se place :

• Dans la nacelle de l’éolienne, le bruit est assourdissant : 100dB
• Au pied de l’éolienne, le bruit est inférieur à celui de l’intérieur d’une voiture.
• A 400m, le bruit des éoliennes devient inférieur au bruit ambiant dans une maison (réfrigérateur, VMC…).

Évidemment, il y a des spécificités pour chaque site, par exemple :

• La présence d’une haie peut masquer complètement le bruit de l’éolienne par le bruissement du vent sans ses feuilles.
• La présence d’une route masque complètement le bruit.
• Par contre, dans des zones de montagne, il peut exister des résurgences sonores par effet d’écho à plus de 3 km.

Au final, 85% des français (ceux qui vivent en milieux urbain) subissent des nuisances sonores très supérieures à celles des éoliennes. Par ailleurs, tous ceux qui font marcher leurs appareils électroménagers en heure creuses s’endorment avec des bruit bien supérieurs à celui des éoliennes. N’oublions pas les campagnards comme mois qui ont les moissonneuses batteuses tout l’été, les cloches de l’église toutes les heures et le chant de la basse court à partir de 4 heure du matin.

Dernier point sur le bruit : il faut aussi se rappeler que le bruit n’est pas qu’une question de mesure, mais de perception. Si on est focalisé sur l’éolienne, on l’entendra tout le temps quelle que soit sa distance et son niveau sonore. J’en ai fait l’expérience dès la construction de mon premier parc en 2008. Je n’avais jamais entendu les éoliennes que j’avais monté quelques mois auparavant. Mais lors des mesures sonores, j’étais focalisé sur l’éolienne, j’arrivais effectivement à l’entendre à plus d’un kilomètre. Là c’est un réel problème, car du coup, les opposant n’entendent qu’elles, alors que les partisans ne les entendent même pas.

Les risques sur la santé…

Passons un peu en revu les différents niveau de pollution :

• Pollution sonore, nous l’avons évoqué dans le paragraphe précédant.
• Pollution atmosphérique : aucune, puisqu’on ne brûle rien.
• Pollution chimique : les opposants évoquent souvent la présences de matériaux particuliers comme les terres rares. Ils entrent dans la fabrication des composant électroniques présents dans les éoliennes, mais aussi en bien plus grande quantité dans les ordinateurs et les téléphones de tout le monde. On parle du béton dans le sous sol : oui, il y a 500 m3 de béton sous chaque éolienne. C’est l’équivalent d’un immeuble de 25 logements. En France, il y a 5000 éoliennes qui représentent 240 fois moins de béton que les logements.
• Pollution électromagnétique : les éoliennes émettent des champs électromagnétiques au niveau de leur génératrice. C’est parfaitement vrai, mais les puissance en jeux sont faibles et les champs, s’ils sont forts au niveau de la génératrice décroissent très vite pour être insignifiants au pieds des machines.
• Risques mécaniques : il y a dans le monde un ou deux accidents type chute de pale, ou emballement chaque année, cela a rarement entraîné un décès. Et sur la route, il y a un mort toutes les deux minutes, mais ça tout le monde s’en fiche !

Et les émissions de CO2 ?

Certains disent que le bilan carbone des éoliennes est mauvais, d’autre qu’il est très bon. Qui a raison ?

D’abord, il faut bien se rendre compte que les éoliennes génèrent du CO2. A quels niveau ?

• A la fabrication en consommant de l’énergie (extraction de minerais, sidérurgie, usinage)…
• A la construction : déplacement des gens qui travaillent sur le chantier, acheminement des matériaux et du matériel…
• A la fabrication du ciment : le ciment entrant dans la composition du béton génère du CO2.
• Au démantèlement et au recyclage.

Ces émissions sont cependant assez faibles. Elles dépendent aussi des lieux de fabrication et d’installation. En effet, une éolienne fabriquée en chine (avec une énergie majoritairement à base de charbon) émettra plus de CO2 que la même fabriquée en Norvège (dont l’énergie est essentiellement hydroélectrique).

En fonctionnement, les éoliennes n’émettent pas du tout de CO2. Mais les émissions de CO2 sont à globaliser dans le système énergétique ! En effet, si les éoliennes ne dégagent rien, un certain nombre d’autres éléments du mixe énergétique dégage du CO2. Le bilan CO2 des éoliennes doit donc être regarder de la manière suivante :

• Qu’est ce que les éoliennes remplacent lorsqu’elle tournent ? Si c’est du nucléaire, on ne fera pas beaucoup d’économie de CO2, si c’est du charbon, oui.
• Qu’est ce qui remplace les éoliennes lorsqu’elles ne tourne pas ?
• Qu’elle est le proportion d’éoliennes dans le mixe. Car trop d’éolienne pourrait obliger à les arrêter par vent fort et à démarrer beaucoup d’autres moyens de production en l’absence de vent.

Bref, c’est pas simple du tout !

Par exemple, en France :

• Si une tempête intervient en pleine nuit, elle vont remplacer des centrales nucléaires et donc ne permettre de réaliser que de très faibles économies de CO2.
• Si cette tempête intervient en soirée, elle vont remplacer les centrales à gaz et à charbon et donc permettre de grosses économies.
• Si un anticyclone arrive en soirée en plein hiver, les centrales à gaz et à charbon prendront le relais et donc produiront du CO2.
• Si c’est en plein milieu de la nuit, aucun impact.

En Allemagne où l’électricité est produite massivement à partir de charbon, l’éolien a un impact positif fort sur les émissions de CO2. En France, c’est moins vrai avec le nucléaire. Si on met bout à bout les différents paramètres, en dessous de 15% du mixe électrique français, les éolienne ont un impact positif. Au dessus, les éoliennes auront un impact négatif sur les émissions de CO2. Aujourd’hui, on est à 3%, on peut donc encore en mettre.

Leur implantation est opaque comme celle du nucléaire dans les années 80.

Dans les années 70-80, la marche forcée vers le nucléaire a changé radicalement le mixe énergétique français passant le nucléaire de 0% à 80% de la production électrique en quelques dizaines d’années. Cette politique a été menée par l’état avec des entreprises d’état et sans aucune concertation.

Pour l’éolien, il s’agit d’une multitudes d’entreprises dont la majorité sont des PME. Elles doivent monter les projet à leur frais en trouvant des compromis sur le terrain. Elles doivent mettre en place des études d’impact, de vents, monter des dossiers de permis de construire et d’exploiter, obtenir les accords des mairies et des exploitants agricoles. Il y a systématiquement une enquête publique. Où est l’opacité ?

Enfin pour finir sur l’opacité, je me permet ici de vous faire visiter une éolienne en Vidéo : on ne vous cache rien !

Vous souhaitez faire construire une maison passive en Normandie ou rénover votre habitat en Normandie, contactez moi, je peux vous aider.

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