«

»

Mar 15

Tension sur l’énergie : de l’eau dans le gaz ?



 
 

 

Le pétrole est cher ? Roulez au gaz ! Le fioul est cher ? Chauffez au gaz ! Le nucléaire est dangereux, l’éolien intermittent, le charbon fait du CO2 ? Construisons des centrales au gaz !

Gaz, Gaz, Gaz… il est partout ce gaz ! Il parait même que le gaz de schiste va nous sauver! Mais est-ce une bonne idée ?

flamme de gaz

 

1. Le gaz, c’est quoi ?

Le gaz est simplement un hydrocarbure fossile, comme le pétrole finalement. Pour simplifier, les petites molécules d’hydrocarbures (méthane, propane, butane pour les plus connues) aux températures et aux pressions de la Terre se trouvent à l’état gazeux et forment ainsi… le « gaz ». Les molécules plus grosses sont liquides et donnent du pétrole.

Bref, le gaz et le pétrole, c’est un peu la même chose : ce sont des hydrocarbures, ça brûle en dégageant de l’énergie, de l’eau et du CO2. Seule la forme change.

2. Le gaz, ça brûle mieux que le pétrole et ça émet moins de CO2

Au début, on ne s’intéressait pas au gaz : difficile à utiliser, explosif, difficile à transporter… On le brûlait directement à la sortie des puits de pétrole comme un déchet… Mais avec la crise du pétrole en 1973, on a commencé à s’y intéresser beaucoup plus.

 

L’avantage des petites molécules c’est que la combustion est facile et complète (toujours en résumé, on n’est pas ici pour faire de la chimie). Par conséquent, le gaz est un hydrocarbure efficace et qui émet moins de CO2 que le pétrole (enfin un petit 20% de moins).

 

Donc, le gaz serait peut-être une solution énergétique ?

 

3. Les réserves de gaz sont supérieures à celles du pétrole !

Normal, on a commencé à s’y intéresser après et on consomme toujours beaucoup de pétrole. Mais c’est une illusion : le gaz, comme le pétrole, finira par manquer.

 

4. Le gaz sous haute tension

Aujourd’hui, on veut :

  • Pouvoir continuer à vivre selon notre standard occidental.
  • S’enrichir par la croissance économique.

Mais :

  • On ne veut plus du pétrole
  • Ni du nucléaire

 

Pour résoudre cette équation, il reste le charbon et le gaz !

Ah oui, le charbon, « c’est mal » ! Ça fait des morts dans les mines, beaucoup de CO2 et de la suie partout.

Bref, le gaz, en comparaison, semble une super solution!

 

Résultat, on se sert du gaz à toutes les sauces :

  • Automobiles.
  • Transports en commun.
  • Chauffages individuels et collectifs.
  • Électricité.
  • Industries

Ça me rappelle quelque chose… ça me revient : le pétrole dans les années 60- 70 !

 

Et qu’est ce qui se passe quand on devient dépendant du gaz ?

  • Les prix montent et les producteurs exportateurs (souvent russes) s’enrichissent, pendant que nous nous appauvrissons (en leur donnant notre argent contre leur gaz).
  • La concurrence fait rage entre nous et les pays émergeant.
  • Les réserves s’épuisent.

Aussi, ne soyons pas aveugles et évitons de faire avec le gaz ce qu’on a fait avec le pétrole !

 

5. Cocorico, la France a du gaz de schiste !

Enfin, nous avons des roches qui pourraient éventuellement contenir du gaz de schiste. Pour savoir s’il y en a, il faut faire des trous dans la terre, beaucoup de trous, très chers et très profonds.

Et s’il y en a… Il faudra l’exploiter, et un puits de gaz de schiste ne sort pas des quantités astronomiques de gaz, juste un petit peu… Puis au bout de deux ans, plus rien, il faut donc aller voir un kilomètre plus loin ! Et faire des trous tous les kilomètres.

gaz_non_conv_graph3Exploitation du gaz de Schiste aux États-Unis

J’ai trouvé cette photo sur le site Manicore, je me demande si nous voulons réellement avoir ce genre de paysages en France.

 

Conclusion

Le gaz, on en a besoin et on va encore en avoir besoin demain pour beaucoup d’usage. C’est pourquoi… Il ne faut pas le consommer à tout va !

L’idée de remplacer le nucléaire et le pétrole par du gaz, n’est pas une bonne idée.

 

 

(8 commentaires)

Passer au formulaire de commentaire

  1. Mon poêle à pellet.com

    Bonjour,

    J’ai lu qu’en Allemagne, il remplace le nucléaire par le charbon.

    A mon avis, c’est pas mieux.

    D’aucuns pensent même que l’utilisation du charbon outre Rhin, est responsable en partie de notre épisode de forte pollution.

    Cordialement, Roger

    1. admin

      A mon sens, les ennemis du développement durable sont les big 4 dans l’ordre de nocivité (et donc de priorité) :
      1. Charbon,
      2. Pétrole,
      3. Gaz,
      4. Nucléaire,

      Bref, remplacer l’un de ces quatre là par un autre est une belle foutaise. Encore plus lorsqu’on remplace le 4ème par le premier.

      Allemagne fait un grand écart !

      Elle est vertueuse sur les énergies renouvelable et sur l’efficacité énergétique. Et scandaleuse sur le charbon et l’automobile.

  2. PH

    L’énergie qui a le plus d’effet sanitaire est la biomasse principalement par l’émission de particules. Le nucléaire est expérimentalement une des énergie les plus sûres.

    1. robin

      « Le nucléaire est expérimentalement une des énergies les plus sûres », que voulez-vous dire par là ? comment mesurez-vous la sûreté ? en nombre d’accidents ? ou en nombre de morts ? en pertes économiques ? est-ce que vous rapportez cela à la production (e.g. nb mort/kWh …) ? sur quel période temporelle vous placez-vous ? De ce que je sais il n’y a pas tellement de consensus et surtout une variance impressionnante dans les chiffres lorsque l’on parle de mortalité lié au charbon ou au nucléaire… il me semble que c’est une question assez délicate qui mériterait plus de 2 lignes mais vous avez certainement un rapport du CEA ou de EDF ou de ces chercheurs indépendants du « collectif » sauvons le climat. Cela m’intéresserait de les lire.

      Aucune énergie n’est neutre … cela me fait penser au colber report http://thinkprogress.org/climate/2011/03/28/207774/colbert-video-nuclear-reactors-safe-bank-robbing-windmills/

      « bank-robbing-windmills » héhé

      1. admin

        Aucune énergie n’est effectivement neutre, le cas du nucléaire est un peu compliqué, car, c’est l’énergie performante et décarbonnée à la fois, au prix du risque ! On est devant un dilemme pas possible :
        – Fossile : performante, peu risquée mais fortement émettrice de CO2.
        – Nucléaire : performante et peu émettrice de CO2 mais risquée.
        – EnR : peu performantes mais peu risquée et non émettrice de CO2.

        Alors on fait quoi ? Des économies d’énergies ! Mais cela suppose du temps et, à terme des impacts lourds sur nos comportement.

        1. robin

          C’est bien résumé mais dans ce type de « dylemne » il faut un peu mieux quantifier chaque chose pour mieux répondre. Je pense que tes affirmations omettent la question des déchets qui n’est pas qu’une question de risque. Les énergies renouvelables contiennent elles aussi un risque, celui d’aller vers un système qu’il faudrait gérer différemment de celui que l’on a maintenant. Par contre le nucléaire utilise une surface au sol très petite alors que l’éolien est un peu plus contraignant (environ 7W de P nominale par m^2), je dirais que c’est une raison importante de la baisse du développement de l’éolien ces dernières années (çà plus les discours de Jancovici)

          Enfin, (et surtout !) qu’entends-tu par « Nucléaire : performantes » « EnR peu performantes » ?? tu penses au prix ? (109euros du MWh pour le tariff de rachat du nucléaire en Angleterre et çà monte encore, bon c’est un prototype mais quand même… un engagement financier astronomique… pour le PV les tarifs de rachat allemand du PV sont à 94euros du MWh en Janvier 2014 et çà baisse, par compte çà ne tiends pas compte des coûts lisées à l’intermittence et à décentralision, mais est-ce que les STEP françaises sont comptées dans le coût du nucléaire ?) tu penses peut-être au EROI ? là je cherche encore des études sérieuses… pour la surface occupée je suis d’accord, c’est sans équivoque.

          1. admin

            En terme de performance, je parle plutôt de densité énergétique. A mon sens le prix n’est pas une question ! Par exemple, l’éolien n’est pas cher, mais il ne sera jamais assez disponible pour remplacer les consommations de pétrole actuelles. Quoi qu’il en soit, l’avenir énergétique est fait d’énergies plus chères et moins disponibles.

  3. k&c

    Sans compter que beaucoup de gaz vient de russie…

Répondre à admin Annuler la réponse

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>