La maison à énergie positive, nous l’avons vu dans les précédents articles, est un outil formidable pour la transition énergétique… A condition d’être bien conçue. Après avoir évoqué les problèmes que la maison positive peut poser et s’être intéressés au sources d’énergies, voyons maintenant quelles performances thermiques une maison doit atteindre pour une meilleur efficacité.
L’énergie la moins polluante est celle qui n’est pas consommée
Toute production d’énergie engendre nécessairement une pollution. Évidemment si le charbon détient de loin la palme de l’énergie la plus « sale », même le solaire, la biomasse ou l’éolien ont un impact (faible certes) négatif sur l’environnement.
Par conséquent, produire de l’énergie renouvelable pour obtenir un bâtiment positif, c’est bien, mais il faut aussi s’intéresser de près à la performance énergétique du bâtiment lui même.
A mes yeux, c’est certainement le point le plus essentiel dans la conception d’un bâtiment positif.
Une maison passive avant une maison positive !
En terme de réflexion sur l’énergie, le premier travail doit toujours aller vers la baisse de la consommation AVANT de s’intéresser à la production. Ainsi, si on souhaite réaliser une maison positive, il faut avant tout que cette maison soit la plus économe possible en énergie.
Actuellement, les maisons les plus économes sont les maisons passives. Par exemple, ma consommation totale en maison passive est de 18 kWh/an/m2 et seulement de 9 kWh/an/m2 si on retire les consommations spécifiques. Compte tenu du fait que je suis tout électrique et du facteur climatique, cela fait une consommation de 17 kWhep/an/m2.
Par comparaison en RT2012, cette consommation visée (et souvent non atteinte) est de 50 kWhep/an/m2. Avec une maison passive, je dois donc produire 3 fois moins d’énergie verte si je veux qu’elle soit positive.
Au final, la maison passive est la meilleure candidate pour être une maison positive.
Une maison positive ou autonome ?
Pour aller plus loin, on serait tenté d’imaginer une maison positive autonome. C’est à dire, une maison qui n’a pas besoin des apports extérieurs en énergie mais qui peut en délivrer au réseau.
Cela paraît séduisant, mais c’est une fausse bonne idée ! Rendre une maison autonome implique de mettre en place des moyens de stockages important. Certes, pour la chaleur, c’est assez simple : le ballon d’eau chaude, ou le ballon tampon de chauffage. Mais pour l’électricité, c’est plus compliqué. Les moyen actuels de stockages (batterie, volant d’inertie, chaleur reconsommée dans un Striling, électrolyse de l’eau puis pile à combustible…) ne sont pas très performants et sont très coûteux…
Les solutions pour mettre en place une maison autonomes ne sont donc pas technologiquement ni économiquement pertinentes. D’autant plus que pour l’électricité, si elle n’a pas très vertueuse pour le stockage, elle l’est beaucoup plus pour le transport.
Une maison passive-positive pour soutenir le réseau
L’électricité peut traverser des pays en quelques millisecondes mais il est impossible de la stocker sans générer des pertes énormes. Il faut donc essayer d’utiliser sa force (le transport rapide) pour palier sa faiblesse.
Il existe une multitude de possibilités :
- L’interconnexion, permet d’envoyer le courant à l’autre bout de l’Europe. Par exemple, il fait nuit plutôt en Allemagne qu’en France, ainsi à 19h, le courant va vers l’Allemagne et à 20h, les Allemands nous le rendent.
- Différer les consommations lorsque c’est possible. C’est ainsi que EDF avait mis un tarif d’heures creuses pour que nous utilisions l’énergie électrique durant la nuit. Le problème c’est qu’on a moins besoin de chaleur pour dormir.
Intéressons nous à la seconde solution, si nous avons une maison avec une cogénération bois et des panneaux solaires :
- Les panneaux solaires produisent essentiellement entre 11h et 17h.
- La cogénération bois produit quand on a besoins de chauffage notamment le soir.
On peut donc imaginer que la maison auto-consomme au maximum son électricité solaire durant la journée en programmant les machines à laver, lave vaisselle, le ballon d’eau chaude s’il est électrique… Voir même faire en sorte que la maison consomme plus que ce qu’elle produit à ce moment de la journée.
Le soir venu, c’est le moment d’allumer la cogénération bois, la chaleur pour la maison et l’eau chaude sanitaire, l’électricité pour la maison et pour revendre sur le réseaux de l’énergie renouvelable et ainsi limiter le recours aux centrales polluantes.
Ainsi, la maison passive positive, peut à la fois être vertueuse pour elle-même, mais aussi pour le réseau environnant.
Évidemment, ce n’est qu’un exemple parmi beaucoup de possibilités, mais à mon sens, une maison positive doit remplir 3 critères :
- être passive
- produire une énergie suffisamment en adéquation avec ses besoins
- être positive aussi pour le réseau électrique
Vous souhaitez faire construire une maison passive en Normandie ou rénover votre habitat en Normandie, contactez moi, je peux vous aider.
(2 commentaires)
Clara de R.
26 mai 2016 à 10 h 26 min (UTC 1) Lier vers ce commentaire
Bonjour,
cela fait quelques temps que je réfléchis avec mon époux à la mise en place d’un dispositif d’énergie renouvelable chez moi. Une lubie dit mon mari, mais une belle idée me disent mes 4 enfants dont le dernier est né en 1998. J’ai trouvé il y a un mois de cela un site internet qui m’a apporté quelques réponses (http://www.fournisseur-energie.com/erdf/ ) en commençant par le photovoltaique avant de faire de l’éolien et de la géothermie passive … Je voudrais avoir votre opinion, le chemin me semble tout tracé mais j’aimerai avoir l’avis d’autres femmes qui comme moi ont cette préoccupation dans leur famille et le rêve serait bien sûr de comparer les sommes à mettre en oeuvre pour y arriver.
Merci pour vos réponses par avance.
Clara
admin
27 mai 2016 à 10 h 01 min (UTC 1) Lier vers ce commentaire
Mouais ! Photovoltaïque, ce n’est pas l’énergie renouvelable la plus écolo, surtout dans le Nord Est. Le petit éolien, c’est beaucoup d’entretien. Le puits canadien est une solution intéressante. Avant tout, il faut travailler sur les économies d’énergies. Ensuite, en termes de renouvelable à l’échelle individuelle, il faut privilégier le bois.